Ce matin, je me suis lavé les cheveux et dehors il fait… GRAND SOLEIL ! Le fait est assez rare pour être souligné, mais surtout, il a changé du tout au tout mon état d’esprit. Fini le petit âne de Winnie l’ourson avec son nuage qui lui pleut sur la tête. Maintenant, je me sens comme Tigrou ! Un peu givrée, peut-être, mais tellement mieux !
C’est sans doute portée par cet enthousiasme que j’ai fait ma bêtise du jour. La victime en a été le palmier. En fait, le palmier fonctionne de la façon suivante : il pointe une flèche, elle s’ouvre en faisant le V de victoire, puis s’élargit et atteint le summum de sa beauté. Quelques semaines plus tard, la pointe des feuilles s’assèche, la feuille commence à pendouiller et à m’énerver. C’est alors que j’interviens, ciseaux en main, et l’instant d’après, la feuille flétrie n’est plus qu’un souvenir et une nouvelle tige peut pousser, repartant du même pied. Quelques jours après cette opération, je reviens sur le lieu du crime avec mes ciseaux et je découpe méticuleusement le reste de la feue tige, à savoir, la base coupée et qui n’est plus qu’une écorce desséchée. Il faut procéder avec tact, sans blesser la nouvelle tige. Comme je n’ai plus droit d’utiliser les ciseaux depuis mon assassinat collectif des rideaux et autre frange, j’ai utilisé mes petits doigts. A genoux devant le pot, psalmodiant une mélodie indienne pour que l’esprit de la tige s’envole en paix vers les cieux ensoleillés, j’ai pincé l’écorce entre deux doigts et j’ai tiré. Mais la bête n’était pas totalement morte et je n’ai pas réussi à l’extirper. Reprenant ma mélodie, sur un ton un peu plus fort (la vieille tige était peut-être sourde), j’ai renouvelé l’opération. Nouvel échec. Ne souhaitant pas maltraiter une représentante du troisième âge végétal, mais déterminée à obtenir qu’elle cédât, j’ai cette fois-ci pincé avec les doigts de mes deux mains et tiré d’un coup sec. Résultat : je me suis retrouvée avec un poireau dans la main ! Je venais de commettre l’irréparable : le double homicide d’une vieille tige et d’une jeune pousse ! Pour expier, j’ai jeûné ce midi et planté une carotte qui avait poussé dans le frigo. Heureusement, le soleil d’aujourd’hui me redonne espoir et me rappelle que le printemps n’est plus si loin. Bientôt la lumière gagnera sur les ténèbres, la chaleur sur le froid, la vie sur la mort - dans mes pots et ma jardinière du moins - car dans mon monde, point de fatalité : je construis au quotidien l’avenir que j’imagine, plein de fleurs, de légumes et de fruits bio, d’insectes pollinisateurs et de papillons colorés, où chacun a sa place, avec ses goûts et sa couleur, et avec pour leitmotiv l’esprit des plantes : la vie avant tout !
Ce papillon a choisi une brique pour nous demander la construction d'un avenir plus clément (photo Main verte)