Top départ du printemps et mystère dans la cuisine

12.02.2009

Le néflier a donné le top départ du printemps dans l’appartement. C’est vraiment la dernière plante à laquelle j’aurais pensé pour le faire. En effet, depuis des mois, le néflier est totalement stoïque, inexpressif et pourrait figurer parmi les champions du monde des joueurs de poker. Mais en l’espace de quelques jours, il a sorti une feuille, sa troisième, et une quatrième semble vouloir s’aventurer dans notre monde civilisé, ou supposé l’être. Etonnée par ce regain d’activité, j’ai mené une inspection générale dans mes pots et j’ai découvert d’autres indices du printemps :
- le pin qui s’était déguisé en sapin à Noël a pris 1cm,
- du persil pousse,
- les tomates jaunes ont grandi,
- une salade pousse à côté également,
- l’olivier fait des feuilles, le palmier et les deux mandariniers aussi.
Enfin, après avoir bullé des mois durant, les bulbes-surprise commencent à pousser. J’attends avec impatience de voir de quoi il s’agit. J’allais oublier ! Un petit nouveau est arrivé dans la cuisine : un litchi !
Cette année, en revanche, je ne vais pas laisser les pucerons saccager mes plantations. J’ai camouflé la salade dans les tomates et j’ai planté du basilic pour refouler d’autres insectes volants. Je vais faire de la culture en alternant les types de plantes car j’ai lu qu’il existe une sorte de solidarité végétale que l’habitude de la monoculture nous a fait oublier. La nature est même très intelligente puisque certaines plantes arrivent à « digérer » des substances dans le sol que leur voisine n’arrive pas. Ensuite, des interactions se font entre elles, un peu comme si l’une avait du pain et l’autre du fromage, puis en faisant « fifty fitty », les deux finissent par avoir un sandwich complet et se développent correctement.
Mais tout cela m’a donné faim. En allant grignoter dans la cuisine, j’ai fait un état des lieux et j’ai pensé qu’un nettoyage de printemps s’imposait. J’ai commencé par le mini four qui était légèrement encombré par un paquet de pain de mie sans gluten, mes tabliers, des plaques du four, des papiers, une assiette contenant des pâtes à sel de l’enfant et autres menues babioles, le tout arrangé façon Tour de Pise.
J’ai retiré tout ça, rangé mes tabliers, jeté les papiers (dont des notes du supermarché brûlées…) rangé le pain de mie dans le placard et rendu ses œuvres à l’enfant. Il est beau mon four comme ça ! Tout est dégagé. C’est mieux ! C’est alors que j’ai vu une tache bleue sur le mur. En m’approchant, je me suis aperçue qu’on pouvait lire le mot « noitavresnoc » suivi de numéros. Harry Potter était-il passé par là ? Un jeu cabalistique se déroulait-il la nuit dans ma cuisine entre des moucherons de nouvelle génération et les araignées Pic et Gratouille ? Fronçant les sourcils pour mieux faire fonctionner mon cerveau, j’ai réfléchi et me suis soudain exclamée : « Oh, non ! Le pain de mie a fait une photocopie sur le mur ! La date de péremption imprimée sur le paquet a déteint ! » J’ai donc passé un coup d’éponge pour faire disparaître le sortilège du pain de mie, mais apparemment, l’encre est ineffaçable. Bon, il va falloir faire appel à ce diable de pot de peinture. Celui qui m’a attaquée sauvagement dans la salle bain l’autre jour. Heureusement, mon pouce est juste remis. Mais cette fois-ci, je l’ouvrirai avec de l’ail serré entre les dents et le bon gant à la bonne main pour éviter un nettoyage de printemps beaucoup plus important dans la cuisine.

le pain de mie veut jouer au jeu du miroir pour découvrir le message secret (photo Main verte)