Conscience, inconscience et subconscient font finalement bon ménage

07.12.2008

J’ai peur. Un ami à la campagne avait bien une mémé rebouteuse, moi, je dois avoir un fluide aussi : mes plantes poussent de partout, même celles que je n’ai pas plantées ! Pourtant les jours raccourcissent encore. Ce n’est pas normal. Si ça se trouve, j’émets du CO2 sans le savoir. La preuve : le « palmier » a lancé trois flèches vers le ciel qui s’ouvrent de façon très originale, par le milieu ; l’olivier a fait des pousses vert tendre comme au printemps ; un troisième pied de tomate jaune est sorti à côté des deux premiers ; le lin de l’enfant en est à son troisième étage et la citrouille a déjà quatre feuilles. Je coupe le thym, il repousse toujours et j’ai même eu une fraise ! Enfin, l’ananas croît.
L’ananas croît et moi je doute. Je me demande si les plantes n’auraient pas une âme ?
- Mais non, c’est parce qu’il fait chaud dans l’appartement et que tu les arroses, a dit le mari quand je lui ai posé ma question métaphysique. Il fait même trop chaud avec ce chauffage collectif !
- C’est pour ça que tu te trimballes les fesses à l’air ?
- Mais non, je t’ai déjà dit que j’ai plus de caleçon !
- Oh, t’es vraiment matérialiste quand tu t’y mets ! Assieds-toi et écoute-moi ! Zut, à la fin, on ne se voit jamais ! Alors, je disais : moi, je crois que les plantes ont, non pas une âme – sinon je ne couperais plus de persil – mais une envie, un espoir, tu comprends, quelque chose qui les pousse à pousser. Tu m’écoutes ?
- Ouai.
- Elles ont envie de grandir, de s’épanouir et pour qu’on les protège, elles nous offrent des fleurs ou des fruits. Tu vois ce que je veux dire ?
- Tout à fait. Il est où le fer ?
- Au fait, tu sais quoi ?
- Non
- Tu sais quand le poivron est mort, j’ai mis le pot de terre dans la cuisine, à côté des sacs plastique pour pas qu’il gêne. Hé bien, une tige verte a poussé ! Tu te rends compte, ça pousse tout seul ! Ca te fait pas peur, toi ?
- Oh, si ! Oh, là, là, j’ai peur, tu peux pas savoir ! D’ailleurs, je vais me cacher !
- Mouai, tu te moques !
- Un petit peu… En fait, je m’en fiche de tes plantes, mais toi t’es mignonne, sincère et gentille, alors je t’écoute.
- C’est vrai ? Tu le penses ?
- Oui, c’est vrai et je le pense. Tu es ma petite fleur et j’ai envie de te protéger.
- C’est gentil, ça…c’est vraiment gentil... Au fait, tu sais quoi ?
- Non
- Va voir dans l’armoire, depuis hier tu as une pile entière de caleçons repassés.

Le palmier doit avoir quelque chose à nous dire (photo Main verte)