On critique souvent les jeunes, mais nous, parents, sommes aussi parfois compliqués ou logiques mais à demi seulement ! La preuve :
Avant les vacances de Noël, l’enfant m’a dit :
- Maman, je préfère le français, mais j’ai de meilleures notes en maths.
J’ai pouffé de rire dans ma barbe, mais j’ai répondu :
- Ah, bon et pourquoi ça ?
- Parce que j’ai eu 20 et 19,5 en maths. Bon, c’est sûr, c’est logique. Mais en français, j’ai eu 15.
Logique les maths ? Pour ceux qui savent résoudre le problème, peut-être, parce que moi, quand on me parlait de robinet qui fuit d’1 ml par seconde et d’une baignoire qui se vide de 0,5 litre par bain d’une demi-heure, je ne répondais pas avec des chiffres. Je disais qu’on n’avait qu’à prendre une douche et qu’il fallait appeler le plombier ensuite ! Hé bien l’enfant (comme le mari, d’ailleurs) calcule la perte en eau du bain et le temps qu’il faut pour se retrouver avec un fond d’eau juste bon à se rincer un orteil. Très savant, en effet, mais au bout du compte, et là je peux même dire au bout d’une semaine ou de quinze jours sans me tromper, la fuite est toujours là.
Moi, j’étais une surdouée en couleurs de souris qui naissent d’une mère blanche et d’un père noir. Il paraît que ce genre d’exercice est compliqué. En tous les cas, à l’époque, j’avais été la seule de la classe à trouver la réponse. Mais cela me paraissait logique. Et puis, avec les souris, pas de zéro ni de virgule que j’avais tendance à oublier ou à rajouter dans mes opérations… Bref, quand l’enfant me dit « c’est logique », je suis en admiration !
Mais l’enfant m’épate chaque fois d’avantage. Le soir des vacances de Noël, justement, alors que tous les enfants étaient fatigués du premier trimestre, l’enfant n’a rien trouvé de mieux que d’apprendre le braille après son goûter ! De 5 à 7, il a étudié une méthode puis poinçonné un morceau de carton à l’envers (pour faire du relief à lire avec les doigts à l’endroit) et avant de dîner, il avait écrit : « X, c’est papa, Main verte, c’est maman et Y, c’est moi ! » Depuis, il lit les étages en braille dans les ascenseurs et les noms des médicaments sur leur boîte en carton. Le soir des vacances de février, l’enfant a remis ça en se jetant sur une méthode pour apprendre le russe !
Quelle sera l’activité du soir des vacances de Pâques ? Il faut dire que nous n’avons pas la télé. Mais quand on l’avait, et que nous zappions pour chercher un film bien bête à regarder affalés sur le canapé, plus d’une fois l’enfant nous a demandé de revenir en arrière pour voir le film où les gens font de la musique. C’était pas un film, c’était un concert de musique classique, banane ! Bon, l’enfant n’avait que 3 ou 4 ans, alors on l’excuse…
Alors pour savoir si l’enfant est bien un enfant comme les autres, nous lui avons offert une console de jeux (voir l’article « donne la patte ! ») et là, nous avons été rassurés. Plus rien d’autre ne l’intéresse. Il ne fait que taper avec son stylet sur l’écran en répétant des mots qui finissent par énerver tout être humain normalement constitué (même très normalement constitué) situé aux alentours et surtout, les notes ont chuté ! Nous sommes rassurés et puis, nous avons retrouvé notre statut de parents et nous lui demandons au moins 100 fois par jour de bien vouloir laisser ce truc débile et d’aller faire ses devoirs !
Mais soudain une question m’assaille : qui a inventé cet appareil diabolique ? Il avait la télé quand il était petit celui-là ?